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Le grand bilan de la JPL (1/18) : Beerschot, le piège à rats

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Ces prochains jours et prochaines semaines, nous allons dresser le bilan de la saison des 18 équipes de Pro League ainsi que leurs perspectives futures. Nous commençons ce tour de Belgique avec le Beerschot, la lanterne rouge, qui a connu une saison catastrophique du début à la fin.

Le résultat

Parmi les nombreux adages qui jouxtent les rectangles verts, on aime dire que la saison de la confirmation est la plus difficile. Les Rats n’ont pas voulu contredire le proverbe, et se sont très rapidement retrouvés englués dans la lutte pour le maintien. Un combat devenu impossible à remporter malgré les changements d’entraîneur, la faute à une équipe qui ne se sera finalement jamais remise du départ de Tarik Tissoudali en janvier 2021. La survie sous les ordres de Will Still est devenue naufrage au terme d’un mercato d’été tardif et empli d’erreurs de casting. Les pensionnaires du Kiel ont touché les limites de la gestion à distance d’un club qui était loin d’être l’étoile la plus brillante de la galaxie United World (groupe notamment propriétaire de Sheffield United), et ont payé l’expérience au prix fort avec un retour vers la D1B.

Le jeu

La saison dernière, déjà, le niveau défensif affiché par le Beerschot était interpellant. Même au sommet du classement avec une attaque en pleine bourre, les Rats présentaient l’un des plus mauvais bilans défensifs de l’élite. De 64 buts encaissés l’an dernier, la lourde addition est passée à 76, puisque ni Peter Maes, ni Javier Torrente n’ont pu stopper l’hémorragie. Un bilan déjà problématique, aggravé par le fait que les Anversois ont marqué une vingtaine de buts en moins.

Il faut dire que le jeu de contre-attaques parfois flamboyant laissé par Hernán Losada s’est progressivement éteint quand aucune individualité n’a été capable de faire remonter le ballon en solo ou d’offrir des courses au jeu long lumineux de Raphael Holzhauser. Défense à quatre ou à cinq, milieu renforcé, bloc bas… Les coaches du Beerschot ont tout essayé, mais on aura finalement vu très peu de résultats et tout aussi peu de football au Kiel cette saison.

Joren Dom, a permis aux siens d'y croire, malgré un pedigree plus naturellement enclin à fermer les portes de sa moitié de terrain qu'à faire trembler les filets.
Joren Dom, a permis aux siens d’y croire, malgré un pedigree plus naturellement enclin à fermer les portes de sa moitié de terrain qu’à faire trembler les filets.© iStock

Le joueur : Joren Dom

Difficile de sortir du lot un joueur au terme d’une saison aussi terne. Meilleur buteur de ses couleurs, à égalité avec Lawrence Shankland, le courageux Joren Dom a toutefois permis aux siens d’y croire, malgré un pedigree plus naturellement enclin à fermer les portes de sa moitié de terrain qu’à faire trembler les filets. Homme à tout faire, avec plus d’énergie que de talent, l’Anversois s’est offert une prolongation de son bail en D1 avec un contrat à OHL.

Le jeune : Ilias Sebaoui

Même dans ses années noires, le Mauve d’Anvers permet à certains d’imaginer leur avenir en rose. Lorsque le défunt GBA sombre vers la relégation en 2013, un certain Benito Raman entretient l’espoir en faisant trembler les filets à cinq reprises lors du sprint final. Près d’une décennie plus tard, c’est Ilias Sebaoui qui s’y colle. La recette est presque la même : du culot, un jeu systématiquement tourné vers le but adverse et une faculté à alimenter le marquoir dans des moments-clés. Si le Beerschot ne sera plus au sein de l’élite la saison prochaine, Sebaoui risque bien d’y poursuivre sa carrière. Reste à voir avec quel maillot.

Le chiffre : 16

Loin d’être l’équipe la plus fiable pour fermer les portes de sa surface, le Beerschot s’est encore compliqué la vie défensive en étant également le club avec le plus de buts encaissés sur des frappes à distance. À seize reprises, les filets anversois ont tremblé sur une frappe partie de l’extérieur de la surface, autant à cause d’approximations du gardien que de tentatives exceptionnelles des adversaires. Pas de quoi rassurer une défense déjà aux abois.

Du culot, un jeu systématiquement tourné vers le but adverse et une faculté à alimenter le marquoir dans des moments-clés. Quelques-unes des qualités d'Ilias Sebaoui.
Du culot, un jeu systématiquement tourné vers le but adverse et une faculté à alimenter le marquoir dans des moments-clés. Quelques-unes des qualités d’Ilias Sebaoui.© iStock

Le futur

Au sortir d’une saison complètement manquée, un an à peine après être passé près d’un Soulier d’or, Raphael Holzhauser devrait quitter le Kiel cet été. L’occasion pour le futur entraîneur des Rats de reconstruire un véritable collectif, là où les Anversois ont souvent été contraints de jouer à 10+1 cette saison tant l’Autrichien était difficile à lier à ses partenaires, avec et surtout sans la balle. Pour espérer un retour rapide au sein de l’élite, il faudra néanmoins profiter des longs mois d’inactivité pour se pencher attentivement sur le mercato, trop négligé ces derniers mois pour amener des renforts de qualité suffisante. L’ambition passera par là. La nomination de l’Autrichien Andreas Wieland est un premier pas vers la reconstruction, visiblement basée sur un modèle de jeu germanique qui fait des émules en Belgique ces dernières saisons.

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